Mauricianité et Migration(s), Morisianite ek Migrasion, Mauritianity and Migration(s)
Une histoire d'immigration connue et commune à tous les mauriciens. Enn zistwar imigrasion ki komin a tou bann morisien. An immigration story that is known and shared by all Mauritians.
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Bonjour à tou.te.s ! Dans la newsletter de ce mois de Novembre, nous voulions vous donner un aperçu de notre propre parcours de vie et la raison pour laquelle nous avons voulu écrire Island Pieces. Ce mois-ci c’est Amanda qui se lance !
Que signifie être une femme mauricienne aujourd’hui ? C’est une question que je me suis régulièrement posée en grandissant. L’immigration est au cœur de mon histoire et de mon parcours de vie. Du Sud de l’Inde de par mes ancêtres, de Maurice par mes parents, puis de l’Italie à la France, mon identité s’est construite autour de plusieurs pays et de leur Histoire. Mais à quel pays et quelle culture s’identifier ?
Je suis née en Italie et j’ai été entourée dès mon plus jeune âge de la diaspora mauricienne. J’ai de nombreux souvenirs d'événements culturels, sorties entre amis et de grands repas de famille. Vivre en tant qu’étrangère dans ce pays en proie au racisme, être proche de ma communauté, m’a donné un sentiment d’appartenance à Maurice et à la diaspora. Puis, ma famille et moi avons immigré en France et le sentiment d’appartenir à un pays et à une communauté s’est volatilisé laissant place à un besoin de s’intégrer et d'assimiler la culture française. Il a fallu apprendre le français, se faire de nouveaux amis à l’école et plus globalement apprendre les nouveaux codes sociaux du pays dans lequel j’allais maintenant vivre. La route a été longue et difficile. Mais plus que jamais, la culture mauricienne et le Kreol ont été mon cocon. Même si j’étais étrangère et immigrée en France, j’étais avant tout mauricienne et personne ne pouvait m’enlever cela. Mes voyages à Maurice pendant les vacances scolaires, n’ont fait que renforcer ce sentiment d’appartenance au pays alors même que je n’y suis pas née, ni restée plus de quelques mois.
Avant d’aller plus loin, j’aimerais définir quatre concepts qui me paraissent important à la compréhension :
Etranger.e : « Un étranger est une personne qui réside en France et ne possède pas la nationalité française. Un étranger n'est pas forcément immigré, il peut être né en France ». Le statut d’étranger ne perdure pas dans le temps, notamment si l’individu obtient la nationalité de son pays de résidence (INSEE).
Immigré.e : « Une personne née étrangère à l’étranger et vivant en France. La qualité d’immigré est permanente : un individu continue à appartenir à la population immigrée même s’il devient français par acquisition. » (INSEE).
Assimilation et Intégration : « D'un point de vue théorique, le concept d'assimilation renvoie à l'abandon total de la culture d'origine de l'immigrant, alors que le terme d'intégration admet la possibilité de rester attaché à sa culture d'origine en intériorisant les normes de comportement d'une société. » (Sabine Choquet, 2015).
Tout au long de ce chemin d’intégration en France, semé d'embûches administratives, je me suis liée d’amitié avec des personnes d’origine et cultures différentes que j’ai rencontrées durant mon parcours scolaire et universitaire notamment. Une première pour moi, voir autant de mixité sociale, je n’étais plus la seule enfant racisée comme j’ai souvent pu l’être en Italie. Bien vite, je me suis rendue compte que d’autres camarades de classes avaient le même vécu que moi : ils étaient enfants d’immigrés ou immigrés eux-mêmes. Un sentiment de solidarité s’est créé autour de notre vécu. Sans se le dire, on se comprenait car nous vivions les mêmes choses.
Au quotidien, le racisme ordinaire est toujours présent avec sans cesse les mêmes questions ; « De quelle origine es-tu ? », « D’où est-ce que tu viens ? », « Ah mais tu n’es pas née à Maurice ? ».
Encore aujourd’hui j’ai l’impression qu’on comprend difficilement que je suis Mauricienne, Indo-descendante, Africaine, que je parle Kreol, et que je ne comprends pas le Tamoul.
Au fil du temps j’ai toutefois pris conscience que le racisme dont j’ai pu faire l’objet et dont je continue à faire l’objet aujourd’hui n’est pas celui que certaines autres communautés vivent en France. Certaines communautés sont régulièrement en proie à un racisme tel qu'il met en danger leur vie.
Ce vécu en Italie et en France m’a permis de me rendre compte que Maurice, pays dont je suis originaire, est en proie aux mêmes maux. Certaines communautés ne vivent pas dans les mêmes quartiers, d’autres sont en proie à des inégalités sociales fortes alors que d’autres ont difficilement accès à un pouvoir socio-politique.
Je réalise aujourd’hui, que ce sentiment d’appartenance à Maurice et d'effet cocon sont directement liée à ma classe et communauté d’appartenance qui ont permis que je ne sois pas une cible directe de biais racistes et discriminants.
Alors qu’est-ce que cela signifie-t-il d’être une femme mauricienne aujourd’hui ?
L’Histoire de ma famille s’inscrit dans une longue histoire de migration à travers l’engagisme, sujet sur lequel nous reviendrons dans de prochains articles. Mais mon histoire personnelle s’inscrit également dans un long processus d’immigration mauricienne en Italie et en France. Un retour historique sur l’origine de l’immigration mauricienne en Europe s’impose donc.
A partir des années 1940-1950, la pression démographique de l’île liée à un taux de natalité élevé et des ressources économiques limitées encouragent l’émigration. Les pays les plus prisés sont la France, l’Angleterre, l’Afrique du Sud et l’Australie. En 1961, la semi-autonomie est accordée à Maurice ce qui esquisse une indépendance prochaine de l’île. Toutefois, dans ce pays à majorité hindoue (51% de la population en 1961), toutes les communautés ne vivent pas l’arrivée de l'indépendance de manière similaire. Ainsi, va débuter une série de vagues d'émigration et dont les pays de destination choisis varient en fonction de la communauté d’appartenance, la classe sociale, la religion etc. En effet, certains membres de la communauté franco-mauricienne, descendants des anciens colons français et planteurs sucriers, craignant une perte de leur capital, vont notamment émigrer en France, Afrique du Sud et Australie. La communauté créole*, redoutant une hindouisation du pays, émigre quant à elle en Australie, Grande Bretagne et France principalement. Enfin, la communauté sino-mauricienne, implantée majoritairement dans le domaine du commerce, craint les effets de l’indépendance sur le commerce et émigre en partie au Canada. La période de 1968-1977 connaît une baisse d'émigration notamment suite à une stabilisation socio-économique de Maurice et une réticence des pays d’accueil à accepter l’immigration. Par la suite, les vagues d’émigration vont se succéder et se généraliser en touchant toutes les communautés de l’île. (Vuddamalay & Lau thi keng, p.41-43, 1989). Nous allons désormais évoquer la situation de deux pays d’arrivée : la France et l’Italie.
En France, la communauté mauricienne s’installe principalement en Ile de France et dans d’autres grandes villes telles que Strasbourg et Marseille. La communauté indo-mauricienne représente la moitié de la communauté mauricienne en France et sa répartition spatiale dépend de ses opportunités d’emplois ainsi que d’un réseau informel d’émigration (Carsignol, 2007). A titre d’exemple on peut mentionner la chaîne migratoire tamoule. Celle-ci s’est formée en Alsace à travers l’arrivée d’un premier immigrant mauricien tamoul, médecin de profession, qui par la suite à fait venir ses proches et à leur tour ont parrainé l’arrivée d’autres membres de leur famille et leurs amis. Ainsi la communauté tamoule est majoritaire parmi les mauriciens habitant le Bas-Rhin. En Ile de France, les mauriciens hindous et musulmans sont rassemblés notamment en Seine-Saint-Denis à Drancy ou Bobigny (Carsignol, ibid.). D’autre part, on constate que les femmes sont souvent arrivées les premières dans les pays d’immigration, et ont joué un rôle important dans ce processus migratoire, en faisant venir les membres de leur familles (maris et enfants) une fois installées dans le pays (Vuddamalay & Lau thi keng, 1989).
L’immigration mauricienne en Italie se concentre, quant à elle, particulièrement dans le Sud de l’Italie. Catane, en Sicile, est une des villes qui concentre la plus grande population mauricienne. L’immigration en Italie a souvent été temporaire, les familles ayant l’ambition de retourner à Maurice une fois suffisamment d’argent accumulé (Mazza & Punzo, 2016; Di Maria, 2012). Concernant le statut socio-professionnel de la diaspora mauricienne, on la retrouve, similaire à celle en France, dans les services domestiques, d’aide à la personne ou de la manutention (Sorbello 2011; Di Maria 2012). Ces catégories d’emplois correspondent à des métiers précaires, physiquement difficiles et ayant un impact sur la santé. Toutefois, Sorbello (2011) note une “intégration réussie” de la communauté mauricienne à Catane notamment à travers la création de nombreuses associations socio-culturelles mauriciennes. La question de l’immigration mauricienne en Italie et de la vie sur place sera évoquée plus en détail dans une prochaine publication.
Pour finir, on peut dire qu’être une femme mauricienne aujourd’hui c’est dans mon cas, et celui de milliers d’autres, être une femme issue de l’immigration. Les pays d’immigration varient mais sont généralement la France, l’Angleterre, anciens pays colonisateurs, et ceux où la communauté mauricienne est déjà bien implantée. Ce vécu influence et façonne donc la vision qu’un.e immigré.e ou un.e descendant.e d’immigré.e porte sur Maurice et son appartenance à la communauté mauricienne. Ainsi la réponse à la question posée dans cet article - “Que signifie être une femme mauricienne aujourd’hui ?” a une réponse complexe et est alimentée par une richesse de trajectoires historiques.
Une citation me vient dès lors à l’esprit :
« Ce qui fait que je suis moi-même et pas un autre, c’est que je suis ainsi à la lisière de deux pays, de deux ou trois langues, de plusieu
rs traditions culturelles. C’est précisément cela qui définit mon identité. Serais-je plus authentique si je m’amputais d’une partie de moi-même ?»
Amin Maalouf, Les identités meurtrières, 1998
Pour celles et ceux concerné.e.s par des trajectoires d’immigration, n'hésitez pas à nous partager vos témoignages que nous pourrons publier dans de prochains articles !
*L’auteur de l’article parle de communauté créole pour désigner les personnes issues des métissages entre esclaves africains ou malgaches et colons français pendant la période de colonisation française (1735-1810).
Bonzour zot tou ! Dan sa edision newsletter pou mwa novam, nou ti anvi ekrir lor nou prop parkour lavi ek bann rezon kifer nou ti anvi kree Island Pieces. Pou sa mwa la, se Amanda ki pe partaz so zistwar.
Souvan mo poz moem sa kestion la : kouma nou kav defini enn fam morisienne zordi ? Limigrasion fer parti mo zistwar. Mo bann lanset sorti Lind, mo bann paran in ne Moris, et mo finn ne Litali ek monn viv la Frans - mo bann idantite in konstrwir otour tou sa bann pei ek zot bann zistwar respektif. Me dan ki pei ek ki kiltir mo idantifie mwa ?
Mo finn ne Litali ek, depi mo lenfans, mo finn antoure ek bann morisien ki fer parti sa diaspora morisien dan Litali. Dan preske tou mo bann souvenir lenfans, ena bann fet kiltirel, bann sorti ant kamarad, e bann gran plan manze. Sa proximite ek komunaute morisien inn ed mwa develop enn santiman apartenans morisien, sirtou dan enn pei rasis kuma Litali kot mo ti enn imigre. Apre sa, mo fami ek mwa inn imigre la Frans, ek sa santiman apartenans inn disparet - monn kompran ki nou bizin integre ek assimil kiltir franse. Mo inn bizin aprann franse, fer nouvo kamarad lekol ek aprann sa bann nouvo kod sosial dan sa nouvo pei la. Mem si li ti en moman bien difisil, mo kiltir morisien ek langaz Kreol inn vinn mo kokon. Mo morisianism ankre an mwa - personn pa kav sanz sa. Mem si monn zame viv Moris, mo ti ena enn lien bien for ek mo pei, ek sak fwa monn al laba pou bann vakans skolair, sa inn renfors enn santiman apartenans.
Avan ki nou al pli lwin dan sa diskision la, mo ti anvi dekrir 4 konsep ki inportan pou nou kompreansion :
Etranze : “Enn etranze se enn dimounn ki viv la Frans ek ki pena nasionalite franse. Enn etranze pa forseman enn imigre, li kav inn ne la France.” Nou pa gard en statu etranze pou touzour ; par examp, enn dimounn perdi so statu etranze kan li pran nasionalite so pei rezidans. (INSEE)
Imigre : “Enn dimounn kinn ne dan en lot pei ek ki ena statu etranze ki viv la Frans. Enn imigre pou touzour enn imigre, meme si li natiralize franse.” (INSEE)
Asimilasion ek integrasion : “Depi enn pwin de vu teorik, konsep asimilasion se enn abandon konple nou kiltir ki lie avek nou bann orizin, alor ki lintegrasion donn posibilite bann imigre pou ress konekte avek zot kiltir orizin, ek en mem tan apran bann kod ek norm dan enn sosiete.” (Sabine Choquet, 2015).
Pendan tou sa sime integrasion dan la Frans, mo finn fer fas a boukou problem administratif. Ek monn ressi zouen lezot imigre ki, kouma mwa, ti ena plizir kiltir ek idantite, pendan mo skolarite dan kolez ek dan liniversite. Ti enn nouvote pou mwa ; dan mo lekol an Itali, pa tiena lezot dimounn racise kouma mwa. Ase vit, mo inn realize ki sa bann kamarad la in viv preske mem experians ki mwa : enn santiman solidarite in kree ant nou, otour nou bann zistwar imigrasion. Nou pa ti bizin explike ; nou ti konpran nou kamarad.
Dan la vi toulezour, mo sibir enn rasism ordiner ; “ki to bann lorizinn?” “kot to sorti” “a, to pa inn ne Moris ?”
Zordi, mo ena limpresion ki bann dimounn pa kompran ki mo enn morisien, indo-desandan, afrikin, ki mo koz Kreol, ek ki mo pa konpran Tamoul.
Avek letan, mo inn pran konsians ki sa rasism ki mo inn sibir ek ki mo kontigne sibir zordi ase diferan ki rasism ki bann lezot komunaute sibir dan la Frans. Par examp, ena bann komunaute ki viktim enn rasism danzere ek ki kav kout zot lavi.
Mo bann experians an Itali ek la Frans inn permet mwa rann kont ki Moris, mo pei, ena osi so bann problem striktirel. Ena bann komunaute ki pa viv dan mem kartie, ena lezot ki sibir plis discriminasion ek inegalite sosial, ek ki pena akse a en pouwvar socio politik.
Azordi mo realize ki sa santiman apartenans ki mo ena ek Moris, ek sa effe kokon ki mo ressanti, direkteman lie a mo klas ek mo komunaute, kinn protez mwa depi bann violans rasis ek diskriman.
Alor, ki sa ve dir kan to enn fam morisien zordi ?
Mo pa kav koz zistwar mo pei san koz migrasion, partikilerman lengagism. Nou pou koz sa size la dan en lot artik. Me mo zistwar personel osi lie a limigrasion morisien dan Litali ek la Frans. Aster la nou pou fer enn rapel istorik lor bann orizin sa mouvman morisien an Europ.
A partir bann lane 1940-50, presion demografik dan Moris kinn kree par en to natalite for ek bann resours ekonomik limite finn enkouraz en emigrasion ver lezot pei. Bann morisien inn soizir al la Frans, Angleter, Afrik di Sid ek Lostrali. An 1961, Moris aksed enn form semi-otonomi pre-indepandans. Me, dan Moris kot populasion indou ena en mazorite (51% populasion en 1961), tou bann komunaute pena meme reaksion a lindepandans nou pei. Plizir vag emigrasion ver bann pei ki nou inn site finn inflianse par bann dimansion kiltirel, komunauter, klas sosial, relizion etc. Bann manb komunaute franko-morisien, souvan ban desandan kolon ek planter sikriye, inn emigre ver la Frans, Afrik di Sid ek Lostrali, akoz zot kapital ti potensielman en danzer. Komunaute Kreol*, ki ti pe redout enn indouizasion nou pei, inn plito emigre ver Lostrali, Langleter ek la Frans. Kan a komunaute sino-morisien, ki ti plito inplante dan domenn komers, inn emigre Kanada akoz zot ti pe per bann risk komersial lie a lindepandans Moris. Pandan 1968-77, ti ena enn rediksion emigrasion, lie a enn stabilizasion situasion socio-ekonomik morisien ek bann barrier a limigrasion dan bann lezot pei. Bann vag emigrasion inn kontigne ek in generalize, ek inn konsern tou bann komunaute dan Moris. (Vuddamalay & Lau thi keng, p.41-43, 1989). Aster nou pou koz situasion dan 2 bann pei immigrasion - la Frans ek Litali.
Komunaute morisien dan la Frans in plito etabli dan rezion Ile de Frans ek bann lezot gran la vil kouma Strasbourg ek Marseille. Bann komunaute indo-morisien reprezant la mwatie komunaute morisien dan la Frans. So repartision spasial depann bann opportunite travay ek enn rezo informel emigrasion (Carsignol, 2007). Par examp, nou kav koz enn la senn migratwar tamoul. Linn koumanse en Alsace a traver premier immigre morisien tamoul, en dokter, ki finn amenn so bann fami ek bann kamarad la Frans. Depi sa, komunaute Tamoul en mazorite dan rezion Bas-Rhin. An Ile de France, bann morisien indou ek mizilman inn retrouv zot plito ver Seine-Saint-Denis, a Drancy ou swa Bobigny (Carsignol, ibid.). Nou finn osi remarke ki bann fam ti souvan bann premie pou arrive dans ban pei immigrasion, et zot inn zoue enn rol bien importan dans sa prosesis migratwar, ek zot in amenn lezot manb zot fami en fwa zot in instale dan zot nouvo pei (Vuddamalay & Lau thi keng, 1989).
Limigrasion morisien ver Litali plito konsantre dan le sid ; Katania, dans Sisil, se enn bann la vil kot ena en pli gran konsantrasion morisien. Limigrasion italien plito temporer, avek bann fami ki enna lambision retourn Moris enn fwa zot finn ramass sifizaman kass (Mazza & Punzo, 2016; Di Maria, 2012). Kouma dan la Frans, bann morisien plito konsantre dan bann travay domestik ou dan travay manuel (Sorbello 2011; Di Maria 2012). Se bann metie preker, fisikman difisil ek ki ena en gro limpak lor la sante. Selman, Sorbello (2011) finn observ enn “integrasion pozitif” bann morisien dan Katania, avek notamn kreasion plizir asosiasion sosio kiltirel morisien. Nou pou tret sa size migrasion italien dan plis detay dan enn lot piblikasion.
An konklizion, nou kav dir ki enn fam morisien zordi se osi en fam ki finn kree par limigrasion. Ena plizir pei imigrasion, me la plipar morisien inn instal la Frans, Langleter, bann ansien pei kolonizater, souvan kot ena deza prezans enn komunaute morisien. Sa bann experians la vi, sa bann mouvman, inflians regar ki enn imigre ou enn desandan imigre ena lor Moris, sirtou par rapor a so apartenans a komunaute morisien. Pena enn repons kler a kestion ki nou in poze koumansman sa lartik la ; ena plizir fason pu definir en fam morisien, ek li enn repons kinn alimante par bann mouvman istorik ek en leritaz kinn ankre dan mouveman.
Sa fer mwa pans en sitasion :
“Se ki fer ki mo moem e pas en lot dimounn se ki mo lor lizier ant de pei, de ou trwa lang, plizir tradision kiltirel. Li definir mo idantite. Eski mo ti pou plis otentik si mo ti anpit enn parti moem ?”
(Amin Maalouf, Les identités meurtrières, 1998.).
Pou bann seki idantifie zot dan sa bann parkour migrasion, pa ezite partaz zot bann lexperianc avek nou pou ki nou partaz zot dan nou prosin edision !
*Oter sa lartik la servi term komunaute kreol pu koz bann dimounn ki ena en leritaz metisse ant ban esklav afrikin ou malgas ek bann kolon franse pandan period kolonization franse (1735-1810).
Hello everyone! In this month’s newsletter, we wanted to give you a glimpse of our own life trajectories and the reasons why we decided to launch Island Pieces. This month Amanda is sharing her story!
What does it mean to be a Mauritian woman today? This is a question I have asked myself regularly growing up. Immigration is at the core of my story and my life journey. My identity has been built around several countries and their History: my ancestors come from South India, my parents from Mauritius, I was born in Italy and I currently live in France. But to which country and culture do I actually identify?
I was born in Italy and was surrounded from an early age by the Mauritian diaspora. I have many fond memories of cultural events, outings with friends and lavish family meals. Living as a foreigner in a country plagued by racism, being close to my Mauritian community gave me a sense of belonging to Mauritius and its diaspora. However, when my family and I immigrated to France, this feeling of belonging to a given country and community vanished, giving way to integration and assimilation of French culture. I had to learn French from scratch, make new friends at school and more generally learn the new social codes of the country in which I was now going to live. It was a long and difficult road but, more than ever, Mauritian culture and Kreol have been my cocoon, my safe space. Even though I was a foreigner and an immigrant in France, I was first and foremost a Mauritian citizen and no one could take that away from me. My trips to Mauritius during the school holidays only reinforced this feeling of belonging even though I was neither born there, nor had stayed for more than a few months.
Before going any further, I would like to define four concepts which I think are important for our understanding:
Foreigner: “A foreigner is a person who lives in France and does not have French citizenship. A foreigner is not necessarily an immigrant, they can be born in France ” (INSEE). The “foreigner” status does not last over time, especially if the individual obtains the citizenship of their country of residence.
Immigrant: "A person born as a foreigner abroad and living in France. The “immigrant” status is permanent: an individual continues to belong to the immigrant population even if they acquire French citizenship” (INSEE).
Assimilation and Integration: “From a theoretical point of view, the concept of assimilation refers to the total abandonment of one’s culture of origin. On the other hand, the concept of integration admits the possibility of remaining attached to one’s culture of origin by internalizing a society’s norms of behaviour” (Sabine Choquet, 2015).
Throughout my integration process in France, sprinkled with administrative hurdles, I became friends with people of different cultural backgrounds, whom I mostly met during my school and university years. It was a first for me, seeing so much racial diversity; I was no longer the only person of colour in the room as I often had been in Italy. Soon, I realized that some of my classmates and I were going through the same things: they were children of immigrants or immigrants themselves. A feeling of solidarity was born around our shared experiences. Without specifically talking about our common struggles, we could understand each other as we were going through the same things.
Everyday racism is still present in my life with the same tiring questions over and over again; "Where are you originally from?” - "Where do you really come from though?"- Weren't you born in Mauritius?"
Over the years I realised, people have a hard time processing the fact that I am Mauritian, Indo-descendant and African, that I speak Kreol, and that I do not understand Tamil.
However, I’d like to stress that the racism I experienced and continue to face in France is not as violent as for some communities whose lives are literally at stake everyday.
My lived experiences in Italy and France made me realise that Mauritius, where I am originally from, is plagued by the same structural ills. Some communities do not live in the same or certain neighbourhoods, others are the victims of strong social inequalities, while others have difficulty accessing socio-political power.
I came to the realisation that Mauritius has been my safe space because of the social class and community I belong to which have sheltered me from racist and discriminating biases.
So what does it mean to be a Mauritian woman today?
My family and I are the result of a long migration journey dating back to the indenture period, but that’s a topic we will cover in future articles. My personal story is also part of a long History of Mauritian immigration to Italy and France. A historical outlook on Mauritian immigration to Europe is therefore much needed:
Starting from the 1940s and 1950s, Mauritius demographic pressure - caused by a high birth rate and limited economic resources - encouraged emigration. Mauritians mainly migrated to France, England, South Africa and Australia. In 1961, semi-autonomy was granted to Mauritius, which outlined independence for the island. However, in this predominantly Hindu country (51% of the population in 1961), not all communities experienced the upcoming independence in the same way. Thus, the country is faced with several waves of emigration. The chosen countries of immigration would vary according to one’s community, social class, religion, etc. For example, some members of the franco-mauritian community, descendants of former French settlers and sugar planters, fearing a capital loss, mostly emigrated to France, South Africa and Australia. The creole[1] community, fearing the “Hinduisation” of the country, mainly emigrated to Australia, Great Britain and France. Finally, the Sino-Mauritian community, known to be established in the commercial field, feared the effects of the island’s independence on trade and partly emigrated to Canada. However, the period of 1968-1977 saw a decline in emigration due to a socio-economic stabilization in Mauritius and a reluctance of the host countries to accept immigration. Subsequently, several waves of emigration followed one another and affected the whole island irrespective of class, gender and race. (Vuddamalay & Lau thi keng, p.41-43, 1989).
We shall now discuss the situation of two host countries: France and Italy.
In France, the Mauritian community settled mainly in “Ile de France” and in other large cities such as Strasbourg and Marseille. The Indo-Mauritian community represents half of the Mauritian community in France and its spatial distribution depends on its employment opportunities as well as an informal emigration network (Carsignol, 2007). For instance, we can mention the Tamil chain migration established through the arrival of a first Mauritian Tamil immigrant, a doctor, who then brought his relatives to France, who in turn also sponsored the arrival of other family members and friends. Hence, to this day, the majority of Mauritians living in Bas-Rhin are Tamil. In Ile de France, Mauritian Hindus and Muslims are mostly gathered in Seine-Saint-Denis, in Drancy or Bobigny (Carsignol, ibid.). We also note that women are often the first to arrive in these host countries and have played an important role in this migratory process, by bringing members of their families (husbands and children) once they have settled in the host countries (Vuddamalay & Lau thi keng, 1989).
As for Italy, Mauritian immigration is particularly concentrated in southern Italy. Catania, in Sicily, is one of the cities with the largest Mauritian population. Immigration to Italy has often been temporary, with families aiming to return to Mauritius once they had saved enough money (Mazza & Punzo, 2016; Di Maria, 2012). Regarding the socio-professional status of the Mauritian diaspora, we find it - similar to that in France- in domestic services, personal assistance or the handling sector (Sorbello 2011; Di Maria 2012). These job categories are precarious, physically challenging with an impact on health. However, Sorbello (2011) notes a “successful integration” of the Mauritian community in Catania, in particular through the creation of numerous socio-cultural Mauritian associations. The living conditions of the Mauritian diaspora in Italy will be discussed in more detail in a future publication.
Finally, we can say that being a Mauritian woman today is - in my case and that of thousands of others - being an immigrant woman. The countries of immigration have varied over time but remain generally the same: France and England, former colonial powers and those where the Mauritian community is already well established. The experience of living as a foreigner and an immigrant therefore influences and shapes the vision one has on Mauritius and their belonging to the Mauritian community. So the answer to the contemplated question in this article - "What does it mean to be a Mauritian woman today?" has a complex response and is fueled by rich historical trajectories.
A quote comes to mind:
"What makes me myself rather than somebody else is the very fact that I am poised between two countries, two or three languages, and several cultural traditions. It is precisely this that defines my identity. Would I exist more authentically if I cut off a part of myself? "
(Amin Maalouf, On identity, 1998.).
For those also concerned by immigration journeys, feel free to share your stories with us so we can publish them in future articles!
*The author of the article speaks of the Creole community to refer to people resulting from the mixing between African or Malagasy slaves and French settlers during French colonization (1735-1810).
Bibliographie/ Bibliografi/ Bibliography :
CHOQUET Sabine. « L’interculturalisme québécois : un modèle alternatif d’intégration », Les Politiques Sociales, 2016/2 (n° 3-4), pp. 23-37.
VUDDAMALAY Vassoodeven, LAU THI KENG Jean-claude. “Quelques aspects de la migration mauricienne”, Hommes et Migrations, n°1126, novembre 1989, pp. 41-45.
CARSIGNOL Anouck. “Les Indo-Mauriciens en France. Au carrefour des diasporas”, Hommes et Migrations, n°1268-1269, Juillet-octobre 2007, pp. 120-128.
MAZZA Angelo, PUNZO Antonio. “Spatial Attraction in Migrants Settlement Patterns in the City of Catania” Demographic Research, vol. 35, 2016, pp. 117–38.
DI MARIA Gianluca. "Indagine sull’immigrazione femminile a Catania."
SORBELLO, Maria. "The social-economic integration of the immigrants in Sicily ", Review of Historical Geography and toponomastics, vol. 6, 2011, pp. 93-104.
MAALOUF Amin, Les identités meurtrières, 1989.